U19

Jean-Luc Vannuchi, chercheur d'or

lundi 17 mars 2025 - 15:04 - Vincent ORSINI
Jean-Luc Vannuchi

À la tête de la génération 2006, le sélectionneur national des U19 tricolores, en lice du 19 au 25 mars dans le tour Élite de l'Euro 2025, a déjà connu deux finales continentales et mondiales. Il entend désormais grimper sur la plus haute marche du podium.

Il est un acteur bien connu du football hexagonal, passé par les pelouses de l'élite au National avant d’en arpenter les zones techniques. « Entraîner, j’ai toujours aimé ça, cela m’a toujours intrigué », explique-t-il d’ailleurs assez tôt dans notre entretien. « C’était une suite logique pour moi que de m’essayer à ce rôle-là ». Entraîneur expérimenté, Jean-Luc Vannuchi consacre aujourd’hui son énergie à la formation des jeunes talents au sein de la Direction Technique Nationale. Un parcours riche, marqué par l’humilité, la passion et la persévérance. 

La fiche de Jean-Luc Vannuchi

« Je n’ai jamais rêvé de jouer où que ce soit. J’ai toujours été très, très réaliste sur mon niveau ». Né le 13 septembre 1970 à Marseille, il se forme à l’OGC Nice où il intègre une génération dorée aux côtés de Lionel Letizi, Jérôme Alonzo ou encore Éric Roy, sous la houlette d’Albert Emon. Avec eux, il décroche le titre de champion de France de D2 en 1994 et découvre l’élite pendant deux ans, avant de quitter son sud natal, direction la Bretagne.

Il rejoint l’EA Guingamp pour vivre une saison mémorable sous les ordres de Francis Smerecki et en compagnie de Lionel Rouxel, son futur responsable des sélections nationales à la Fédération. « Il n’était pas toujours titulaire mais sa polyvalence et sa force de caractère ont été précieuses pour nous sur le terrain, qu'il soit aligné dans l'entrejeu ou à un poste de latéral », se remémore Lionel Rouxel. Ensemble, ils disputeront notamment la Coupe de l'UEFA (élimination par l’Inter Milan) et atteindront la finale de la Coupe de France 1997, perdue aux tirs au but contre … Nice. « À un an près, je pouvais gagner cette finale, mais j’étais du mauvais côté. Ce sont déjà des prémices de défaites en finale, ironise-t-il. J’en ai fait quatre en tout, une en tant que joueur et trois en tant que coach, et je n’en ai malheureusement pas gagné une ».

J’en ai fait quatre finales en tout, une en tant que joueur et trois en tant que coach, et je n’en ai malheureusement pas gagné une.

Jean-Luc Vannuchi

 


Jean-Luc Vannuchi, en bas à droite, avant la finale de Coupe de France 1997 (photo ICON SPORT)

Conscient de ses qualités et de ses limites, il privilégie son temps de jeu en rejoignant l’AS Cannes en Ligue 2, puis le Nîmes Olympique où il achève sa carrière en 2004 au terme d'une saison marquée par une demi-finale de Coupe de France et une relégation en National. « Je décide de rester pour encadrer les jeunes et surtout, j’y démarre ma reconversion ».

Premiers pas, premiers succès
Intéressé par le métier d’entraîneur depuis ses débuts en professionnel, Jean-Luc Vannuchi passe ses diplômes en parallèle de sa carrière de joueur. Il débute sur le banc avec les U19 de Nîmes, enchaîne avec la réserve avant d’être propulsé à la tête de l’équipe première à la suite du départ de Laurent Fournier, en 2008. Sa mission ? Maintenir le club en National. Pari plus que réussi puisque le club validera finalement son billet pour la Ligue 2 lors de la dernière journée devant 18 000 spectateurs aux Costières. « Un souvenir incroyable ».

L’expérience tourne court en L2, où il est démis de ses fonctions en décembre suivant. Il rebondit au Paris FC, puis au FC Martigues avant de retrouver le monde professionnel à l’AJ Auxerre, où il atteint la finale de la Coupe de France en 2015 face à l’ogre PSG. « Tout le monde nous prédisait l’enfer, on ne perd "que" 1-0 en faisant un bon match et surtout en donnant une super image de l’AJA. Il y avait évidemment de la déception du fait de perdre une finale, mais la satisfaction d’avoir fait un match cohérent face à un cador de notre football ».

253
matches en tant que joueur professionnel (L1 et L2)


La joie de Jean-Luc Vannuchi après la qualification de l'AJA pour la finale (photo Dave WINTER / ICON SPORT).

Après un passage au Gazélec Ajaccio, Vannuchi met un terme à sa carrière d’entraîneur de club pour s’investir dans la formation des jeunes à la FFF. « Lorsque j’ai commencé, j’ai pris la tête de la sélection U18, génération 2001. C’était la génération de William Saliba, Manu Koné, Lucas Chevalier, Joris Chotard, Adrien Truffert… De très beaux éléments. Pourtant, avant mon arrivée, ils n’étaient pas parvenus à se qualifier pour l’Euro U17, et nous avons été privés d’Euro U19 par l’apparition du Covid, regrette le technicien. Cette génération, aussi talentueuse qu’elle puisse paraître, n’a donc pas eu sa chance sur la scène européenne ».

Voir ces jeunes évoluer avec toi, c’est une satisfaction immense. Certains ont plus de 40 sélections sous mes ordres.

 

 

Au presque parfait
C’est à la tête de la génération 2006, pris en main dès les U16, qu’il goûtera aux joutes continentales et mondiales. « Je venais du monde pro, j’étais un peu sceptique, mais c’était une très belle surprise. Voir ces jeunes évoluer avec toi, c’est une satisfaction immense. Certains ont plus de 40 sélections sous mes ordres. Et ce qui est très intéressant pour moi en prime, c’est d’être hyper pointu sur une génération d’âge ». En plus d’avoir des résultats : à la tête de la sélection U17, il atteint la finale de l’Euro 2023 et enchaîne sur celle du Mondial 2023 en Indonésie six mois plus tard.

Malheureusement, l’Allemagne brise à deux reprises les ambitions françaises lors de la séance des tirs au but. « Le retour d’Indonésie a été très compliqué pour les joueurs et pour le staff : ça a été difficile de revenir à la vraie vie. Les joueurs ont eu du mal dans les clubs, nous aussi sur les premières semaines. On n’est peut-être pas assez préparé à vivre ça, ce type d’expérience d’un mois à l’autre bout du monde, surtout quand on passe si près de la récompense ultime. Il a fallu digérer ». 

78
matches pour Jean-Luc Vannuchi en tant que sélectionneur des équipes tricolores de jeunes (51 V, 14 N, 13 D).
2
médailles d'argent à l'Euro U17 2023 et à la Coupe du monde U17 la même année.


Avec le président de la FIFA Gianni Infantino sur le podium de la Coupe du monde U17 2023 (photo Germain REZÉ / FFF).

Aussi douloureux qu'ils puissent être, ces deux revers ne peuvent qu'aider le sélectionneur dans sa quête de titre. « Jean-Luc a une vraie expérience du métier de sélectionneur, ces deux finales en l’espace de six mois en sont l’incarnation, affirme Lionel Rouxel. Elle sera une vraie force pour lui, tout comme son vécu accumulé en tant qu’observateur pour l’Équipe de France A lors des grandes compétitions ». Privé d'Euro U19 par le contexte sanitaire lors de ces premières années à la Fédération, Jean-Luc Vannuchi espère désormais se qualifier pour le tournoi continental de la catégorie et, enfin, décrocher le plus beau des métaux. 

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