U17

José Alcocer : « On fait travailler nos jeunes »

vendredi 29 mars 2024 - 10:50 - Claire GAILLARD
José Alcocer

Le sélectionneur de l'Équipe de France U17, qualifiée pour la phase finale de l'Euro 2024 comme son homologue féminine et la sélection U19, revient sur le Tour Élite réussi de son groupe.

« Vous avez achevé le Tour Élite invaincus à la première place de votre poule et avec votre billet pour le prochain Championnat d’Europe. Quel bilan en tirez-vous ? 
Le bilan est très positif. Lorsqu’on attaque un Tour Élite, l’idée est de se qualifier pour l'Euro. Quand on y parvient, c’est déjà une première bonne nouvelle. Le deuxième objectif est de terminer premiers du groupe car cela permet de figurer parmi les meilleurs positions lors du tirage au sort sachant que cette année, dans le chapeau 2, il y aura par exemple l’Italie et l’Angleterre autrement dit de grosses nations. Notre objectif était de finir ces éliminatoires invaincus, c’est ce que nous avons fait. Nous sommes plutôt contents de l’évolution du groupe. On est partis d’un tour de qualification difficile avec des joueurs qui découvraient ce qu’était un match couperet. Ils ont vu la différence avec un match amical voire un tournoi et ont pris conscience que les rencontres de qualification étaient difficiles. Là, sur le Tour Élite, c’est encore monté d’un cran et on a bien répondu car les joueurs capitalisent sur leur expérience. Je tiens à souligner aussi le rôle du staff où il y avait beaucoup d’expérience mais aussi des gens qui ne se connaissaient pas. Cela a très bien fonctionné et le résultat final est positif.

Après l’Irlande du Nord (5-2), vous nous disiez que votre groupe allait devoir hausser le niveau face à l’Angleterre, impressionnante pour ses débuts. Mission accomplie avec ce troisième succès (2-1) ?
Oui, les joueurs ont compris que le moindre relâchement était ou pouvait être fatal et que si un relâchement contre l’Irlande du Nord pouvait passer, ce ne serait pas le cas face à l’Angleterre. Ils ont fait un match incroyable de lucidité, d’intelligence et de maîtrise technique. Ils ont à la fois appliqué les consignes liées au plan de jeu, écouté le staff mais aussi fait en sorte d’appuyer là où les Anglais pouvaient avoir mal. Ils l’ont très bien fait, tellement bien que cela a perturbé voire découragé l’Angleterre. L’équipe dans son ensemble a réalisé un match très intelligent à la fois très tactique et très fort dans la maîtrise technique collective.

« L’idée sur trois matches, c’était que tout le monde soit titulaire au moins une fois. (...) Même si l'équipe est en lice dans une compétition, nous jouons, avec l'ensemble de mon staff, notre rôle de formateurs pour que chaque joueur puisse vivre cette expérience. Cela leur a donné la possibilité de montrer s’ils étaient capables d’avoir le niveau pour aller à l’Euro. »

 

La qualification obtenue quelques heures avant ce dernier match a-t-elle permis d’impliquer tout le monde en faisant davantage tourner ? 
L’idée sur trois matches, c’était que tout le monde soit titulaire au moins une fois. Quand bien même, il n’y aurait pas eu la qualification, le troisième match était prévu ainsi. Même si l'équipe est en lice dans une compétition, nous jouons, avec l'ensemble de mon staff, notre rôle de formateurs pour que chaque joueur puisse vivre cette expérience. Cela leur a donné la possibilité de montrer s’ils étaient capables d’avoir le niveau nécessaire pour aller à l’Euro.

Quelles sont les forces et les axes à améliorer d’ici la phase finale ? 
La force du groupe, c’est qu’il est travailleur, humble et a des qualités de vitesse sur des changements de rythme. C’est une équipe capable de s’adapter et de créer beaucoup d’incertitudes, sur du jeu en un contre un, sur du jeu combiné, sur du renversement de jeu, sur du jeu à l’intérieur... Ce sont des joueurs capables de varier leur jeu et ça, c’est très sympa. Notre faiblesse a été clairement affichée. Sur les coups de pied arrêtés, on a pris beaucoup trop de buts mais on l’a beaucoup travaillé avant l’Angleterre et on n’en a pas encaissé sur ces situations. L’autre axe, c’est l’inconstance qu’on peut parfois avoir et ce défaut d’engagement quand on pense que ça va être facile.


José Alcocer avec son staff et son groupe à l'automne dernier (photo Philippe LE BRECH / APL / FFF). 

Place au tirage au sort mercredi prochain à Ayia Napa. À quoi vous attendez-vous ? 
Je serai présent au tirage avec notre team manager, cela me permettra de voir les conditions d’entraînement, les conditions de matches... Je m’attends à une chose : à Chypre, en mai-juin, il va faire très chaud. La semaine prochaine pour le tirage, il fera déjà plus de 30 degrés ! Je vais voir quels sont les horaires des matches, ce sera une donnée à prendre en compte avec l'enchaînement tous les trois jours.  

En quoi le titre de 2022 peut-il vous servir dans l’approche du tournoi ou le discours que vous allez tenir aux joueurs ? 
Difficile à dire. C’est très bien d’avoir gagné une fois. Nous, on a gagné mais eux, c’est leur première aventure. Je ne vais pas faire un copier-coller de ce qui a été fait. Pour gagner, il faut travailler très fort et garder cette humilité. Avec l’ensemble de mon staff, on leur parle de travail et de l’humilité à afficher. Derrière on rentre dans le jeu, la discipline, la solidarité, les valeurs que l’on veut mettre en place. D’un championnat à l’autre, c’est toujours différent. Mais le message est peut-être renforcé par le fait que les joueurs ont affaire à un staff qui a déjà gagné et connaît le chemin. L’an passé, on a été finalistes, il y a deux ans vainqueurs, les autres nations attendent la France. Du coup, cela va être encore plus dur. Je m’attends à un Euro très difficile.

Après les U19 et les U17 féminines, vous êtes la troisième sélection nationale jeune à décrocher votre billet pour une phase finale en 2024.
C’est la récompense de la formation française chez les garçons et les filles. Il y a du talent car les clubs travaillent très bien, car les cadres techniques, qui effectuent les détections au niveau régional et départemental, font un lien extraordinaire. On a la chance d’avoir un très bon réseau. Ensuite, il y a le travail réalisé par Lionel Rouxel, manager des sélections jeunes masculines, Sabrina Viguier, son pendant chez les féminines, et l’ensemble des staffs. On est à peu près tous sur la même ligne : on fait travailler nos jeunes. On leur montre que le niveau international n’est pas simple. Cette constante des résultats, ces qualifications sont la récompense du travail commun. On avance tous dans la même direction. On a un objectif similaire : on veut faire progresser nos joueurs et nos équipes. Pour y parvenir, on les fait travailler et en général, il y a souvent la réussite au bout. »

Tirage au sort : le point

Les jeunes Tricolores seront fixés mercredi prochain sur leurs adversaires pour le premier tour du Championnat d'Europe 2024, organisé à Chypre du lundi 20 mai au mercredi 5 juin. À l'issue du tirage au sort effectué à Ayia Napa (18 heures, heure française, 19 heures, heure locale), le pays hôte et les quinze pays qualifiés seront répartis en quatre groupes de quatre. Les deux premiers de chaque poule se qualifient pour la phase à élimination directe. Les rencontres se dérouleront dans six stades, la finale se disputant à la Limassol Arena de Limassol. 

Les qualifiés : Chypre (pays hôte), Autriche, Croatie, République tchèque, Danemark, France, Angleterre, Italie, Pologne, Portugal, Serbie, Slovaquie, Espagne, Suède, Ukraine, Pays de Galles. 

 

fédération française de football - FFF
Crédit Agricole logo EDF logo Nike logo Orange logo Uber Eats logo Volkswagen logo